Ciné-Book : La couleur des sentiments

Kathrin Stokett nous plonge dans les années 60 au Mississipi où blancs et noirs vivent ensemble mais où chacun a sa place et doit y rester. On y parle d'amour, de honte, de la vie.

Le parallèle avec l'Histoire est assez prenant : la marche de Martin Luther King, les premiers noirs a aller à l’université avec les blancs - ces séquences sont semblables à celles de Forest Gump pour les amateurs -  et permet au lecteur de se plonger dans une vrai réalité de l'époque.

Le livre

Le livre est écrit selon 3 point de vue qui se succèdent et s’entremêlent au fur et à mesure des

chapitres.

Skeeter

Skeeter est une jeune blanche de 24 ans de retour de la fac après quelques années d’absence. L'ouverture d'esprit qu'elle possède n'est pas né de sa curiosité naturelle ou de son statut de femme cultivée mais de son enfance car élevée par Constantine la bonne de sa maison. Le  livre commence à son retour où Skeeter découvre que Constantine ne travaille plus chez elle. Il semble qu'elle soit partie et malgrés les questions que posent Skeeter à sa mère, elle ne parvient pas à connaitre la vraie raison du départ de cette noir qui l'a nourri et élevée pendant toute son enfance. C'est le point de départ de sa réflexion et du chemin qui la conduira a écrire le livre.

Aibileen

Aibileen est une bonne noir qui a beaucoup vécue. Elle a élevé 17 enfants blancs, elle est pleine de sagesse et ne juge pas les autres qu'ils soient blancs ou noirs. Elle essaie de rester juste dans ses pensées malgrés toutes les choses dont elle a assisté toute sa vie que ce soit dans son travail en tant que bonne ou dans la vie de sa communauté. La douceur et la bonté n'enlèvent pas son caractère à cette femme qui élève ses petit blansc avec un amour tant inconditionnel que maternel.

Minny

Minny est une bonne mère de 5 enfant en proix a une injustice permanente. Elle a fort caractère ce qui lui a value de travailler pour près de 19 familles différentes durant toute sa vie de bonne alors qu'elle sort à peine de la trentaine. Elle est dure, brute et travailleuse. Sa carapace est si épaisse qu'elle ne laisse que très peu paraitre ses sentiments. Avec force et courage elle mène sa vie entre travail, éducation des enfant et un mari alcoolique et violent, elle n'a pas de temps pour elle mais son besoin de vérité la guide à trouver le courage de se confier dans le livre du livre. 

 Ces trois femme de couleurs, caractères et chemin de vie différente vont se rapprocher petit à petit pour pouvoir faire entendre un message aux préjugés aussi bien noir que blanc.

Le film

Tate Taylor nous offre une très bonne adaptation. Pour être assez fan des "Ciné-Book", cette adaptation sait bien mettre en relief ses personnages - chose qui n'est pas toujours évidente lors des transcriptions à l'écran. On arrive bien a intégrer les personnages du roman grâce aux très bonnes prestations des acteurs. Le choix de l'équipe a été particulièrement réussi, Le film met bien en lumière les 3 protagonistes principales mais on salura l'exelente performance des personnages secondaires qui prennent dans le film une place bien à part.

On a donc principalement Emma Stone pour Skeeter  - on la retrouvera bientôt dans La La Land ;  Viola Daavis pour Aibileen qui connait un bon succès dans la série Murder produit par Shonda Rhimes et Octavia Spencer pour Minny beaucoup moins connue que les deux précédente mais qui connait beaucoup de rôles secondaires dans des séries notamment.

Et on retient particulièrement les performances de Bryce Dallas Howard qui interprète avec brio la méchante de l'histoire. Très peu connu à l'époque, on la réellement découverte dans Jurassic World au coté de Chris Pratt . . . Ainsi que Jessica Chastain, qui nous touche par sa fragile drolerie; elle reste à l'heure d'aujourd'hui encore très peu connue même avec si elle a tenu quelques têtes d'affiches.

Le film est beaucoup plus léger en terme d'ambiance que le bouquin on ne peut pas dire qu'on l'apprécie de fait moins, cela dépend de la façon de voir les choses, cette dimension a permis sans doute de le rendre plus accessible.

Les extraits du livre 

Skeeter

"N’était-ce pas le sujet du livre ? Amener les femmes à comprendre. Nous sommes simplement deux personnes. Il n’y a pas tant de choses qui nous séparent.Pas autant que je l’aurais cru."

 Aibileen

« Aujourd’hui, je vais te raconter l’histoire d’un extra-terrestre. » Elle adore les histoires d’extra-terrestres. Son émission de télé préférée, c’est Mon Martien favori . Je sors les bonnets à antennes que j’ai fabriqués hier soir avec du papier alu et je nous les attache sur la tête. Un pour elle et un pour moi. On a vraiment l’air de deux cinglées, comme ça.
« Un jour, un Martien plein de sagesse descendit sur la Terre pour nous apprendre une ou deux choses.
- Un Martien ? Grand comment ?
- Oh, environ deux mètres.
- Comment il s’appelait ?
- Martien Luther King. »
Elle respire un grand coup et pose sa tête sur mon épaule. Je sens son petit cœur de trois ans qui bat comme des ailes de papillon contre mon uniforme blanc. 

« C’était un très gentil Martien, ce Luther King, exactement comme nous, avec un nez, une bouche et des cheveux sur la tête, mais les gens le regardaient parfois d’un drôle d’air, et je crois qu’il y en avait aussi qui étaient carrément méchants avec lui. »
Je pourrais m’attirer des  tas d’ennuis, surtout avec Miss Leefolt, en lui racontant ces petites histoires. Mais Mae Mobley sait très bien que si on les appelle nos « histoires secrètes », c’est qu’on doit les répéter à personne. 

« Pourquoi, Aibi ? Pourquoi ils étaient méchants avec lui ?
- Parce qu’il était vert. »

 Minny

 « Règle numéro un pour travailler chez une Blanche, Minny : c’est pas tes affaires. T’as pas à mettre ton nez dans les problèmes de la patronne, ni à pleurnicher sur les tiens - t’as pas de quoi payer la note d’électricité ? T’as mal aux pieds ? Rappelle-toi une chose : ces Blancs sont pas tes amis. Ils veulent pas en entendre parler. Et le jour où Miss Lady Blanche attrape son mari avec la voisine, tu t’en mêles pas, compris ? 

« Règle numéro deux : cette patronne blanche doit jamais te trouver assise sur ses toilettes. Ça m’est égal si t’as tellement envie que ça te sort par les tresses. Si elle en a pas pour les bonnes, tu trouves un moment où elle est pas là.
« Règle numéro trois... » Elle me remet le menton de face parce que je me suis encore laissée attirer par le gâteau. 

« Règle numéro trois, donc : quand tu cuisines pour des Blancs, tu prends une cuillère rien que pour goûter. Si tu mets cette cuillère dans ta bouche et qu’après tu la remets dans la marmite et qu’on te voit, c’est tout bon à jeter.
« Règle numéro quatre : Sers-toi tous les jours du même verre, de la même fourchette, de la même assiette. Tu les ranges à part et tu dis à cette Blanche qu’à partir de maintenant ça sera tes couverts.
« Règle numéro cinq : tu manges à la cuisine.
« Règle numéro six : tu frappes pas ses enfants. Les Blancs aiment faire ça eux-mêmes.
« Règle numéro sept : C’est la dernière, Minny. Tu écoutes ce que je te dis  ? Pas d’impertinence !
- Maman, je sais, je sais...
- Oh, je t’entends, tu sais, quand tu t’en doutes pas et que tu râles dans ta barbe parce qu’il faut nettoyer le tuyau de la cuisinière, ou parce qu’il reste plus qu’un morceau de poulet pour la pauvre Minny ! Mais si tu parles mal à une Blanche le matin, tu iras mal parler dehors l’après-midi. »

Les extraits du film

 

 Le + de l'audio

Inutile de précisser... Mais en fait si... Je n'ai pas lu le livre, je l'ai écouté en Audio, et pour ceux qui n'ont pas le temps de lire mais qui sont accro à leur MP3 ou qui passe pas mail de temps dans la voiture, il vaut vraiement le détour. Un très belle interprétations enthousiastes mais aussi dramatiques des lectrices. A récupérer dans votre méditathèque ou ici.

 

Pour aller plus loin

Film Lincoln de Steven Spielberg - thème principale abolition de l'esclavage en 1860

Livre Dans la peau d'un noir, magnifique biographie d'Howard Griffin - thème principal un blanc qui fonce la couleur de sa peur et rédige son propre témoignage dans les années 70.

Prochainement   Loving - amour interdit entre une noir et un blanc dans les années 60.